La Société par Actions Simplifiée, dite SAS, est une forme de société récente. Elle se caractérise par sa
souplesse de fonctionnement et sa
facilité de création. La SAS est une société par actions, tout comme les Sociétés Anonymes.
La Loi de Modernisation du 4 Août 2008 a marqué le régime des SAS
en l'allégeant considérablement. Son fonctionnement est
librement défini par les statuts de la société et relativement
peu encadré par la loi.
La SAS n'a plus de capital minimum obligatoire depuis la Loi de Modernisation de 2008. Il est donc possible de
créer une SAS avec 1 € de capital. La SAS peut être constituée par
un ou plusieurs associés. Les associés peuvent librement être des personnes physiques ou des personnes morales, tout comme les dirigeants de la SAS. En effet, une société peut, comme un particulier,
diriger une SAS. Alors même qu'une
SARL ne peut être gérée que par une personne physique. La SAS permettra également de
dissocier le patrimoine personnel des associés et de la société. La responsabilité des associés est donc
limitée à leurs apports. Enfin, la SAS est caractérisée par une
grande liberté contractuelle. L'article L227-5 du Code de commerce dispose que les statuts fixent les conditions dans lesquelles la société est dirigée. Les associés pourront donc librement décider du fonctionnement de la
SAS dans les statuts, avec
peu de restrictions légales. Les conditions d'assemblées, le pouvoir de direction et même les actions sont
librement fixés par les associés. Ces règles font de la SAS une des sociétés les
plus protectrices pour les associés.
La nomination du commissaire aux comptes
Comme indiqué ci-dessus, la SAS peut contrôler ou être contrôlée par une personne morale.
Avant 2019, la SAS devait dans ce cas
obligatoirement nommer un commissaire aux comptes dès qu'elle contrôlait ou était contrôlée par une autre société. Ce formalisme a été allégé par la
Loi PACTE du 29 Mai 2019. En effet, les SAS contrôlées ou contrôlant une société ne devront désormais nommer un commissaire aux comptes
que lorsqu'elles dépassent 2 des 3 seuils suivants: - un bilan supérieur ou égal à 4 millions d'euros
- un chiffre d'affaires supérieur ou égal à 8 millions d'euros
- 50 ou plus de salariés
L'obligation de nommer le commissaire aux comptes sera effective dès
l'exercice suivant le dépassement d'au moins 2 des 3 seuils précédents. Ce régime participe à la
souplesse des SAS car auparavant, dès qu'une SAS contrôlée par une société ou contrôlant une autre société, elle devait nommer
directement un commissaire aux comptes.
Attention, si la SAS contrôlée
uniquement par des personnes physiques,
dépassent 2 des 3 seuils suivants, elle devra également nommer un commissaire aux comptes:
- un bilan supérieur ou égal à 2 millions d'euros
- un chiffre d'affaire supérieur ou égal à 1 million d'euros
- 20 ou plus de salariés
Les avantages sur le fonctionnement des SAS
La SAS est idéale si les associés ont l'intention de faire
entrer de nouveaux investisseurs car elle permet l'émission de
différentes catégories d'actions. Par exemple, certaines actions pourront être
inaliénables, d'autres pourront être
préférentielles, certaines actions pourront faire l'objet de
droit de véto sur certaines décisions...
La cession d'actions est également avantageuse car les droits d'enregistrement fiscal n'est que de 0.1%. De plus, la SAS, étant une société par actions, les actionnaires sont
anonymes. Les
cessions d'actions n'entrainent donc peu voire aucune formalité de greffe. La SAS est en principe assujettie à
l’impôt sur les sociétés. Les associés
pourront en revanche opter pour
l'impôt sur les revenus pendant une durée de 5 ans. Sous certaines conditions, l'imposition des bénéfices de la SAS se fera donc directement entre les mains des associés.
A noter que les
dividendes distribuées aux associés
ne sont pas soumis à cotisations sociales, à la différence des SARL. Les dividendes sont donc uniquement soumis à la flat tax ou au taux progressif de l'impôt sur les revenus.
Le régime social du dirigeant
Les dirigeants de SAS peuvent être assimilés à des
salariés, et bénéficier d'une
protection sociale. Pour cela, il suffit pour le dirigeant de toucher une
rémunération dans le cadre de son mandat social.
Attention, le président bénévole ne possède
aucun régime de sécurité sociale (à moins qu'il exerce une autre activité qui lui ouvre droit à un régime de sécurité sociale). Le dirigeant rémunéré d'une SAS sera donc
assimilé salarié, affilié au
régime général de la sécurité sociale. Il bénéficie donc d'une couverture sociale
identique à un salarié,
à l'exception de l'assurance chômage. Le dirigeant aura une couverture sociale
large et sera
mieux protégé qu'avec la sécurité sociale des indépendants,
obligatoire pour les gérants majoritaires de SARL.